La relance de la production agricole au Malawi: succès et limites

Type Book
Title La relance de la production agricole au Malawi: succès et limites
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2011
URL http://fondation-farm.org/zoe/doc/farm_douillet_2011_03_malawi.pdf
Abstract
Le Malawi, un des pays les plus pauvres et les plus densément peuplés d’Afrique
subsaharienne, est en passe de devenir une star grâce à la croissance spectaculaire de sa
production de maïs, aliment principal de sa population. En quelques années, le Malawi a
doublé la production de maïs, ce qui lui permet même d’en exporter à ses voisins. Ce succès
s’explique essentiellement par une réorientation massive du budget de l’État vers le secteur
agricole.
Cette note fait le point des mesures mises en œuvre dans le secteur agricole malawien. Elle
souligne leurs succès et leurs limites. En particulier, elle analyse la subvention à l’utilisation
des intrants et montre comment cette mesure a permis aux agriculteurs les plus pauvres
d’accéder aux engrais et aux semences, levant ainsi la contrainte principale à l’augmentation
des rendements.
Le Malawi est un exemple emblématique du potentiel agricole africain. Cette expérience
confirme que les agriculteurs sont très réactifs lorsqu’on leur donne les moyens d’augmenter
leur production. Mais il convient de rester prudent dans les leçons qu’on en tire. En particulier,
l’autosuffisance agricole nationale est loin de pouvoir assurer, à elle seule, la sécurité
alimentaire de l’ensemble des ménages dont une partie, au Malawi, est encore structurellement
déficitaire en aliments.
La subvention aux intrants est considérée comme innovante car elle est basée sur un système
de coupons, en théorie, très efficient pour cibler les bénéficiaires, renforcer le réseau privé
d’approvisionnement en intrants et réduire progressivement l’aide publique. En pratique, il
est difficile d’en réduire le coût sans compromettre son efficacité, tant que les conditions
d’une meilleure rentabilité de l’utilisation des engrais par les agriculteurs n’ont pas été créées.
En effet, il faut que le réseau privé de distribution des intrants soit intégré dans le programme
et que l’État puisse agir dans la durée.
Le succès du Malawi ne signifie pas qu’une politique de subvention aux intrants, par un
système de coupons, soit la solution universelle ni qu’elle soit applicable à tous les pays.
Une intervention publique plus large est indispensable, privilégiant les investissements
publics dans la recherche et les infrastructures et visant à créer un environnement propice aux
opérateurs privés. Mais la nouvelle initiative d’investissement massif dans le secteur agricole
que le Malawi lance actuellement aurait-elle été élaborée sans les succès obtenus grâce à la
subvention aux intrants ?

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