Les Objectifs d’Aichi ont été adoptés à Nagoya (Aichi, Japon) en octobre 2010 par la 10ème
Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB). Au nombre de 20,
ces objectifs constituent un cadre d’orientation et d’action qui s’impose à l’ensemble des pays
parties à la CDB et à toutes les actions de l’ONU en matière de biodiversité pour la période
2011-2020. L’expression diversité biologique (ou biodiversité), se définit comme étant la
variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes
terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font
partie, cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des
écosystèmes. La biodiversité peut ainsi être saisie en trois dimensions : la diversité des
écosystèmes, la diversité des espèces, la diversité génétique.
Depuis le Sommet de Rio de 1992, gérer durablement la biodiversité est une priorité mondiale
confortée par l'Évaluation du Millénaire pour le développement EMD (Millenium Ecosystems
Assessment MEA) réalisée en 2005, puis par l’initiative The Economics of Ecosystems and
Biodiversity (TEEB) de 2007 et le Sommet de Nagoya de 2010. Si les motifs peuvent être
éthiques -protéger les bases et les conditions des équilibres écologiques, de la résilience
écologique et maintenir les ressources pour les générations à venir-, il s’agit aussi de préserver
ce qui permet de satisfaire les besoins vitaux de toute la biosphère (oxygène, eau, alimentation,
équilibres écologiques, santé, etc.) et les nombreux services (de support, d’approvisionnement,
de régulation, culturels et sociaux) qu’elle fournit gratuitement à l’humanité. La perte d'espècesclés
ou d'une grande part de la diversité génétique a des conséquences imprévisibles, qui
peuvent modifier radicalement voir irrémédiablement les conditions de vie de l’humanité. La
biodiversité est, ainsi, un bien commun dont la conservation est manifestement d'intérêt public
et général, et dont l’enjeu est vital. Protéger toute la biodiversité, répond à la fois au principe de
précaution, au principe de prévention et au principe de responsabilité.
C’est dans cette perspective, que la République de Guinée, pays de 10 628 972 habitants, a
élaboré la présente Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNDB) et son Plans d’actions.
L’objectif visé est d’intégrer les obligations de la Guinée aux termes de la Convention sur la
diversité biologique (CDB) dans ses cadres nationaux de planification du développement. Cette
intégration passe par le biais d’un processus renouvelé et participatif de planification et
d’élaboration de stratégies conformément aux orientations globales du Plan stratégique de la
Convention sur la Diversité Biologique pour 2011-2020 et les objectifs d’Aichi. À cet égard, le
Ministère de l’Environnement, Eaux et Forêts en collaboration avec les partenaires de la Guinée
dont le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD), a engagé le processus de la deuxième Stratégie Nationale sur la
Biodiversité et son Plan d’Actions. Cette stratégie décline l’engagement du Gouvernement
guinéen à juguler la dégradation des écosystèmes et à stopper la perte des espèces d’ici 2020.
La SNDB constitue ainsi une feuille de route transversale et cohérente dont l’ambition est de
cerner les enjeux nationaux relatifs à la biodiversité conformément aux recommandations du
Sommet de Nagoya, de la CDB et des autres Conventions internationales souscrivant à la
protection et à l’utilisation durable de la biodiversité.
A cet effet, pour être opérationnelle à chaque contexte territorial et sectoriel d’une part, et être
traduite en initiatives efficaces par les acteurs des secteurs publics, privés et de la société civile
d’autre part, la SNDB est déclinée en 18 objectifs nationaux tirés parmi les 20 objectifs d’Aïchi
et son plan d’actions comprend 49 projets. La vision, la mission, la SNDB et son plan d’actions
se fondent sur les causes et les conséquences de la dégradation de la biodiversité, ainsi que
les atouts pour la sauvegarde des zones naturelles et la restauration des milieux dégradés.