Politiques commerciales, intégration régionale et distribution des revenus au Sénégal

Type Journal Article - Mondes en développement
Title Politiques commerciales, intégration régionale et distribution des revenus au Sénégal
Author(s)
Issue 3
Publication (Day/Month/Year) 2006
Page numbers 101-129
URL http://www.cairn.info/revue-mondes-en-developpement-2006-3-page-101.htm
Abstract
e son indépendance politique (1960) au milieu des années 1980, le Sénégal a renforcé son système de protection en matière de substitution aux importations. La politique d’ajustement structurel, démarrée en 1985, a cependant contraint les autorités nationales à exposer progressivement leur économie à la concurrence internationale. Tous les programmes qui se sont succédés ont invariablement comporté des mesures visant l’abaissement des droits de douane et la suppression des barrières non tarifaires. Or, les mesures protectionnistes ont toujours constitué une source importante de revenus pour l’État (plus de 40% des recettes budgétaires au début des années 1990). La recherche de l’efficience économique, grâce à une plus grande mobilité des facteurs entre les différentes activités productives que permet la libéralisation commerciale, s’est très vite heurtée à la nécessité de résorber un important déficit budgétaire, ainsi qu’à l’opposition des groupes d’intérêt bénéficiaires des rentes de situation que procure la protection. Ce dilemme est aggravé par le contexte de surévaluation du franc CFA dans lequel les premières mesures de dé-protection ont été appliquées. Un abaissement des droits de porte et une élimination des restrictions non tarifaires, alors que le taux de change réel s’est apprécié (de près de 40% dans les années 1980 et en 1990), entraînent inévitablement une perte de compétitivité considérable des productions locales. De fait, les premières mesures de désarmement douanier prises en 1987 sous la Nouvelle politique industrielle (NPI) ont vite été abandonnées. Il a fallu attendre la dévaluation du franc CFA, en janvier 1994, pour que le Sénégal s’engage activement dans la voie de la libéralisation commerciale, conduite désormais sous la direction de l’Union économique et monétaire des États de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA). Créé à la veille de la prise de décision de la dévaluation du franc CFA, cet organisme a décidé l’instauration d’un tarif extérieur commun (TEC) et l’harmonisation de la fiscalité dans les pays de l’Union. En janvier 2002, ces deux réformes majeures sont entrées en vigueur. Les droits de douane sont fixés désormais à un maximum de 20%. Pour le Sénégal, qui était l’un des deux pays ayant les taux les plus élevés, le TEC constitue un important désarmement douanier. Par ailleurs, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) a été uniformisée à 18%, ce qui équivaut à une hausse de 30% de la fiscalité intérieure dont le taux moyen se situait auparavant à 14,3%.

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