L'Afrique Subsaharienne connaît depuis le début des années 80 une crise économique
aux conséquences sociales graves ayant entraînée la paupérisation d'une couche importante
de la population. Cette situation est susceptible d'entraîner sur le plan socio-démographique,
des mutations importantes qu'il serait opportun de mettre en évidence. Notre propos dans ce
travail a été d'évaluer à partir de l'exemple camerounais, l'impact de la pauvreté des ménages
sur la fécondité des femmes. Plus spécifiquement, il s'est agit de voir les différences de
fécondité des femmes lorsqu'on passe des ménages plus pauvres aux plus riches. Nous avons
vu également comment s'exerce cet impact suivant le milieu de résidence de la femme et via
certaines variables d'identification sociale de la femme. Pour ce faire, nous avons utilisé les
données collectées dans le cadre de l'EDSC III qui présentent cependant des limites comme
nous le verrons dans la suite du travail, pour la mesure de la pauvreté.
Les résultats obtenus à l'issue des analyses descriptives et explicatives font apparaître
une relation en "U ou !-inversé" entre la pauvreté des ménages appréhendée notamment à
travers les conditions de vie des ménages (biens d'équipement, matériaux de construction) et
la fécondité des femmes appréhendée à travers la parité atteinte des femmes en union. En
d'autres termes, nous avons observé une relation où la fécondité commence par augmenter des
classes les plus pauvres aux classes un peu mieux loties, avant de reculer sensiblement dans
les groupes les plus riches. Ces résultats trouvés globalement, s'observent également suivant
le milieu de résidence de la femme avec toutefois quelques nuances. En effet en milieu rural, la
relation s'est avérée être beaucoup plus positive que négative et l'inverse a été observé en
milieu urbain.