La filiere palmier a huile au Burundi: acteurs et territoires

Type Thesis or Dissertation - Docteur
Title La filiere palmier a huile au Burundi: acteurs et territoires
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2015
URL https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01498159/document
Abstract
« Le palmier à huile est une culture miraculeuse, elle est bénie de Dieu. Un seul arbre peut
enseigner un enfant de l’école primaire au Lycée, son seul défaut est qu’il provoque la
famine »
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tel est le propos d’un habitant de la localité de Muzinda, zone localisée tout près du
périmètre palméicole de 500ha exploité par la Société SAVONOR.
Le palmier à huile, une culture qui dans ces dernières décennies aura fait objet de nombreuses
écritures contradictoires, relatés tant par les média publics que par les publications
scientifiques. Les uns le traitent de manne « tombée du ciel » pour « sauver » les paysans
agriculteurs de la zone intertropicale. Ses supporteurs affirment qu’il s’agit d’une industrie
agricole durable, seule capable d’alimenter un monde consommant toujours plus (RIVAL, A.,
2010; SHIMUZU, H. et PHILIPPE, C., 2012). Le palmier à huile est la seule culture
oléagineuse qui peut donner en moyenne 4 tonnes d’huile par ha et par an. Son rendement
est10 fois plus élevé que celui du soja. La faible mécanisation de sa production est un
important atout pour la main d’œuvre locale. Cependant, les opposants à cette culture de rente
le considèrent comme une catastrophe. Ces derniers l’accusent d’être la source d’une
multitude de problèmes, notamment environnementaux (destruction des forêts tropicales,
menace de la biodiversité,…) et sociaux (conditions de travail précaires des ouvriers
agricoles, déplacement des populations,…) (SKURTIS, T., AÏNACHÉ, G. et SIMON, S.,
2010 ; GREENPEACE, 2008). Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) de
conservation de la nature la taxent de destructrice des écosystèmes tropicaux humides, en
particulier en Asie du Sud-Est. La disparition progressive de l’orang-outan constitue le
symbole des méfaits du développement de cette culture. Dans le secteur social, les polémiques
portent sur les mauvaises conditions de travail des ouvriers agricoles dans certaines grandes
plantations industrielles (contrats de travail précaires, travail des enfants, absence de
couverture médicale, conditions de sécurité parfois insuffisantes, rémunération à la tâche
inéquitables) et le risque engendré par la diminution des cultures vivrières.

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