Abstract |
Résumé exécutif
L'Enquête agricole annuelle (EAA) est la principale enquête par sondage qui permet de disposer d'informations annuelles sur le secteur agricole au Sénégal. Elle est conduite selon le calendrier agricole et met l'accent sur les activités agricoles de saison pluvieuse. Depuis 2017, l'EAA est enrichie par l'intégration de l'approche AGRIS promue à travers le Programme AGRISurvey de la FAO. Pour cette édition en particulier, une mise à jour du plan d'échantillonnage a été réalisée, avec l'introduction d'une stratification des activités pour mieux cerner celles non pluviales, telles que l'élevage et l'horticulture. Toutefois, le déroulement de l'enquête a été perturbé par la pandémie de la Covid19 si bien que la seconde phase de la collecte des données qui devait permettre de disposer de données détaillées sur l'élevage et l'horticulture a été reportée à l'édition prochaine.
Les résultats présentés ici sont donc ceux issus de la première phase de l'enquête qui met l'accent sur la caractérisation des exploitations agricoles pluviales en termes de superficies emblavées, d'utilisation d'intrants et de pratiques agricoles.
De façon générale, ces résultats font ressortir que la structure de l'agriculture reste caractérisée par la prédominance de l'agropastoralisme (plus de 2/5 des ménages combinent l'élevage à l'agriculture), par de petites exploitations (avec une superficie moyenne cultivée par ménage estimée à 3,36 ha et plus du tiers des parcelles exploitées ont moins d'un Ha). Les ménages sont dirigés en majorité par des hommes (à peine un chef de ménage sur 10 est une femme) ; l'arachide et le mil restent les cultures dominantes (plus de la moitié des parcelles sont destinées à ces cultures, soit respectivement 36% et 27% des parcelles cultivées).
La plupart des parcelles exploitées sont la propriété de leurs exploitants mais très peu (moins de 5%) détiennent un droit de propriété avec document. Les femmes sont moins nombreuses à être propriétaires de leurs parcelles et ont plus tendance à en emprunter.
Les semences certifiées sont utilisées sur seulement 14% des parcelles d'arachide et de céréales (maïs et riz). L'utilisation de l'engrais minéral reste faible (25% des parcelles). Toutefois, le NPK est l'engrais minéral le plus utilisé (sur 90% des parcelles) et est acquis généralement par le biais de la subvention (55%) ou par achat direct (52%). Les engrais organiques sont utilisés sur 38% des parcelles ; le fumier reste de loin privilégié (98% des parcelles) contre seulement 7% pour le compost et 2% pour le paillis.
Les pesticides sont utilisés surtout pour les cultures importantes du point de vue économique telles que l'arachide (45% des parcelles d'arachide sont traitées aux fongicides), le coton (95% d'herbicides), le riz irrigué (58% d'herbicides) et la pastèque (52% d'insecticides).
Le niveau de mécanisation de l'agriculture demeure très faible avec l'usage dominant de petits matériels et d'équipements attelés à tous les stades culturaux. Les équipements motorisés, très peu utilisés (à peine 3% des parcelles), le sont généralement pour la préparation des sols.
Les techniques de conservation des sols sont peu utilisées et se limitent généralement à l'installation de digues/diguettes (12,5% des parcelles), et dans une moindre mesure aux brises vents et haies (moins de 5% des parcelles). La jachère est également utilisée comme moyen de préservation de la fertilité des sols mais à une petite échelle (seulement 12% des parcelles).
Les ménages agricoles font face à plusieurs contraintes qui limitent leurs capacités de production. Les contraintes les plus fréquentes sont la salinisation (35%), l'acidité des sols (21%) et l'ensablement (18%).
Comme en témoignent les résultats présentés dans ce rapport, l'enquête agricole annuelle constitue une source riche en informations utiles pour informer l'analyse et la prise de décision éclairée sur le secteur agricole au Sénégal. Il est dès lors important d'en assurer le maintien durable. |