Type | Report |
Title | Peuples indigènes et tribaux et stratégies de réduction de la pauvreté au Cameroun |
Author(s) | |
Publication (Day/Month/Year) | 2005 |
Publisher | Centre pour l’environnement et le développement (CED), Cameroun |
URL | http://ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_norm/---normes/documents/publication/wcms_100519.pdf |
Abstract | La présente étude s’inscrit dans le cadre d’un audit ethnique des efforts de réduction de la pauvreté dans 14 pays. Il vise essentiellement à évaluer le niveau de prise en compte des spécificités culturelles des peuples indigènes/autochtones1 et tribaux du Cameroun dans les efforts nationaux de réduction de la pauvreté. Il analyse la situation socio-économique des peuples autochtones et tribaux au Cameroun, décrit les efforts nationaux de réduction de la pauvreté au Cameroun et les mécanismes pour la consultation et la participation des peuples autochtones et tribaux dans les stratégies nationales de réduction de la pauvreté. Le rapport a également permis de documenter les perceptions et indicateurs qu’ont ces peuples de la pauvreté en même temps qu’il décrit les stratégies de ces peuples pour lutter contre la pauvreté et identifie les effets des programmes de réduction de la pauvreté sur les communautés autochtones et tribales. L’étude a été réalisée dans le respect des principes fondamentaux de la convention nº 169 de l’OIT relative aux peuples indigènes et tribaux (C169), et notamment le respect des cultures, modes de vie, traditions et lois coutumières de ces peuples. Il s’est aussi agi de reconnaître à ces peuples le droit de parler en leur propre nom et de prendre part au processus de prise de décision qui les concerne. L’approche adoptée dans le cadre de ce travail était essentiellement participative. La consultation des populations concernées sur le terrain a été à la base de notre méthodologie. Au total, plus de 350 hommes et femmes baka et bagyéli ont été consultés dans plus de 48 communautés. Une vingtaine de mbororo y compris les membres du conseil d’administration de MBOSCUDA (Mbororo Social and Cultural Development Association) dans le nord-ouest et des membres du comité exécutif national ont eux aussi été consultés dans le cadre de ce travail. Au Cameroun comme ailleurs en Afrique, la notion de peuple autochtone est très controversée. Le statut d’autochtones n’est légalement reconnu à aucune communauté au Cameroun, bien que la constitution déclare assurer la protection des minorités et le respect des droits des populations autochtones. Toutefois, sur la base du principe de l’auto-identification, notre travail concernera les populations dites Pygmées2 et les Mbororo qui au Cameroun s’identifient comme autochtones. Ces deux groupes ethniques partagent leur attachement à leur culture et leur mode de vie ainsi que leur marginalisation par rapport à la vie politique et aux processus de développement. Leurs cultures et leurs modes de vie diffèrent considérablement de ceux de la société dominante et leur survie dépend de la reconnaissance de leurs droits et de l’accès à leurs terres et à leurs ressources naturelles traditionnelles. Ils souffrent de la discrimination, dans la mesure où ils sont considérés comme étant moins développés et moins avancés que les autres groupes plus dominants de la société. Ces groupes ont été identifiés par le groupe de travail de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples comme populations autochtones en Afrique3 , et le principe de respect pour les modes de vie, coutumes, cultures et institutions, ainsi que de l’auto-identification des peuples indigènes et tribaux, est reconnu par la convention nº 169 de l’OIT comme fondamental pour ces peuples. Ces populations comptent parmi les plus pauvres, vivent dans des zones enclavées et parfois inaccessibles, et ont un accès très limité aux infrastructures et services sociaux de base. Après analyse du Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), du Programme national de développement participatif (PNDP) et du Programme sectoriel forêtenvironnement (PSFE), le rapport conclut que les peuples/communautés autochtones sont marginalisés et exclus des efforts de réduction de la pauvreté au Cameroun. Leurs préoccupations essentielles n’y sont par conséquent pas prises en compte. Pour les populations indigènes/autochtones et tribales Pygmées et Mbororo, une stratégie efficace de réduction de la pauvreté devrait comporter au moins les éléments relatifs à la reconnaissance et au respect des droits coutumiers et fonciers ; à l’accès aux ressources forestières ; à l’accès à la citoyenneté et à la justice ; au renforcement des capacités organisationnelles afin d’assurer une représentation effective dans les processus de prises de décision ; à la participation effective à la gestion des ressources forestières ; au partage équitable des bénéfices de l’exploitation forestière et de la conservation de la diversité biologique ; à l’amélioration de l’agriculture et à un accès culturellement approprié aux infrastructures et services sociaux de base. Le rapport recommande que des données désagrégées sur les peuples indigènes et tribaux soient collectées, leurs propres perceptions et indicateurs de la pauvreté documentées et intégrées dans les efforts nationaux de réduction de la pauvreté. Cela suppose la mise sur pied des mécanismes de consultation culturellement appropriés. |
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