Abstract
L'Enquete Djiboutienne a Indicateurs Multiples (EDIM), qui est une adaptation de l'enquete appelée au niveau international « MICS III », a été réalisée en 2006, par le Ministere de la Santé, avec la collaboration de la Direction de la Statistique, l'assistance et la supervision technique de PAPFAM, la contribution financiere l'AFD et les organismes onusiens UNICEF, UNFPA, OMS et PNUD. Les indicateurs, qui seront mis a la disposition des décideurs politiques tant au niveau du Ministere de la santé qu'au niveau des autres membres du gouvernement, des ONG et des organismes internationaux, et ce pour une prise de décision adéquate dans le but d'aboutir a un meilleur état de santé de la population.
OBJECTIFS
- Fournir des informations récentes pour l'évaluation de la situation des enfants et des femmes en République de Djibouti;
- Fournir les données nécessaires pour suivre l'état de réalisation des objectifs fixés par les Objectifs du millénaire pour le développement et par le plan d'action Un monde digne des enfants (WFFC) comme base de l'action future ;
- Contribuer a l'amélioration des systemes de collecte de données et de suivi et renforcer l'expertise technique en matiere de conception, de mise en ouvre et d'analyse de ces systemes.
METHODOLOGIE
L'enquete a concerné 5209 ménages répartis dans 215 grappes, issues de 4 strates (zone centrale et zone périphérique de Djibouti ville, reste de l'urbain et le rural sédentaire), et des districts suivants : Djibouti-ville, Ali-Sabieh, Dikhil, Tadjourah, Obock et Arta. L'enquete a duré trois mois du 23 juin au 23 Aout 2006. Le taux de réponse avoisine les 100%.
RESULTATS
Caractéristiques socio-économiques des ménages enquetés.
Prés du total (95,4%) des ménages sédentaires de la République de Djibouti résident en urbain, dont 83,3% résident dans Djibouti-ville. La population Djiboutienne est jeune, puisque 40% sont âgés de moins de 18 ans, les personnes âgées de plus de 65 ans ne représentent que 2%.
L'acces a une source d'eau potable améliorée concerne 93,5% de la population, 95,2% en urbain, contre 52,5% en milieu rural. Le traitement domestique de l'eau est tres marginal en Djibouti, pratiquée par seulement 2,7% des ménages.
Plus des deux tiers (67%) des ménages vivent dans des maisons équipées d'installations sanitaires améliorées : chasses branchées aux égouts (6,4%) aux fosses septiques (13,9%) et aux latrines (1,5%), latrines améliorées auto aérées (4,4), latrines couvertes (40,9%). Le milieu urbain est plus équipé en rural avec 69% contre 17% respectivement.
Le kérosene est la principale source d'énergie (80,6%) utilisé pour la cuisson d'aliments, suivi des combustibles solides avec 12,7% des ménages.
Pour ce qui est des biens d'équipements, nous notons d'apres les résultats de l'enquete, que la moitié des ménages dispose de l'électricité (55%), il en est de meme pour le poste Radio (56,8%) et presque pour la télévision (45,8%). Le téléphone mobile est possédé par le tiers des ménages, alors que la voiture n'est disponible que pour 8% des ménages. 5% des ménages dont un membre possede une terre cultivable, 16,6% des ménages possedent du bétail.
La majorité des djiboutiens consomme du sel qui n'est pas correctement iodé.
La consommation du Khat est relativement répandue a Djibouti, puisque plus du quart (26%) de la population sont des consommateurs, dont 22% consomment quotidiennement, contre 3,5% le consomme une fois par semaine et 0,4% occasionnellement. Le quart de la population sédentaire de Djibouti sont des fumeurs : 41% pour les hommes contre 9% pour les femmes.
SITUATION DES ENFANTS
Le taux d'admission a l'école primaire est de 63,7% : 64,8% pour les filles contre 62,6% pour les garçons. Le taux net de scolarisation secondaire observé dans le district de Djibouti est estimé a 41,2%, plus élevé que celui des autres districts 38,9%.
Le quotient de mortalité infantile est estimé a 67 pour mille naissances vivantes, chez les enfants âgés de moins d'un an, pour la période 2001-2005: 68 pour mille en urbain contre 54 en rural.
La part d'enfants âgés de moins de cinq ans souffrant d'insuffisance pondérale chronique est estimée a 28,9% contre 10,3% d'insuffisance pondérale sévere. Le tiers (32,8%) des enfants sont atteints de retard de croissance chronique contre le cinquieme (19,7%) qui sont atteints de retard de croissance sévere. Les pourcentages d'enfants âgés de moins de cinq ans souffrant de sous nutrition chronique et sous nutrition sévere sont estimés respectivement a 20,7% et 7,6%.
Presque le tiers (31,7%) des enfants âgés entre 12 et 23 mois, sont completement vaccinés contre les six maladies de l'enfance. Les taux de couverture vaccinale varient entre 65% pour le vaccin contre la rougeole et 87,5% pour le BCG.
Par ailleurs, la prévalence des maladies diarrhéiques durant les deux semaines précédant l'enquete est de 4,5%. Le taux d'administration d'un traitement de réhydratation oral (TRO) est de 71%. L'utilisation d'antibiotiques pour le traitement des enfants de moins de 5 ans suspectés de pneumonie est estimée a 42,5% au niveau national, 19,7% pour le milieu rural contre 42,9%. La majorité des enfants (plus de 90%) de moins de cinq ans n'a pas dormi sous un moustiquaire durant la nuit précédant le jour de l'enquete, alors que seulement 9 % ont dormi sous une moustiquaire.
Dans l'ensemble de la République de Djibouti 7,7 % des enfants âgés de 5-14 ans travaillent : 6,7% dans le district de Djibouti contre 12,2% dans les autres districts.
Plus d'un tiers (34,9%) d'enfants âgés de 2-9 ans présentent au moins un handicap.
Au niveau du pays, 31,7% des meres ou gardiennes croient que les enfants âgés de 2-14 ans méritent d'etre punis physiquement : 32,1% pour les filles contre 31,2% pour les garçons.
SITUATION DES FEMMES
Au moment de l'enquete, plus de la moitié (51,1%) des femmes enquetées sont déclarées célibataires, contre 42,8% mariées et 6,1% divorcées ou veuves. Presque la moitié (47,5%) des femmes âgées de 15 a 24 ans est alphabétisée.
L'utilisation de la contraception par les femmes mariées âgées de 15 a 49 ans est de 17,8 %. La pilule reste la méthode contraceptive la plus importante (13,6 %), suivie par les injections (2,5 %), et les autres méthodes (telles que DIU :1,7 %, stérilisation féminine :0,4%, préservatif:0,3 %, etc.). La pratique de la contraception est plus élevée dans le district de Djibouti (19,2 %), que dans les autres districts (10,6%). La demande non satisfaite de contraception est estimée a 55 % au niveau national, 53,1% pour le district de Djibouti contre 69,1% pour les autres districts, avec des disparités importantes entre les milieux de résidence.
En ce qui concerne les soins prénatals, la majorité des femmes en âge de reproduction (92,3%) en reçoivent aupres d'un personnel qualifié, au moins une fois pendant la grossesse, Alors que les naissances vivantes issues de 70,4% des femmes âgées entre 15-49 ans sont protégées contre le tétanos néonatal. L'assistance a l'accouchement par un personnel qualifié est presque généralisée (92,3%) dans le pays, mais les différences subsistent entre milieu urbain (94,7%) et milieu rural (40,3%).
Pour ce qui est des mutilations génitales féminines, 93,1% des femmes ont déclaré avoir subit une MGF. Les différences ne sont pas significatives entre les districts de résidence et entre urbain/rural. Les différents types sont sunna (24,9%), Excision (6,4%), Infibulation (67,2%) non précisé (1,5%).
Enfin, la connaissance sur la transmission du VIH/SIDA est importante puisque 82,2% des femmes âgées de 15-49 ans ont entendu parler du SIDA, avec des différences entre le district de Djibouti (83,2%) versus autres districts (76,3%), et entre urbain (83,2%) et rural (51,8%). Néanmoins, seules 17,9% des femmes ont une parfaite connaissance des voies de transmission du VIH/SIDA. Une part importante (88,4%) de femmes âgées de 15-49 ans qui ont entendu parler du SIDA ont une attitude discriminatoire a l'égard des personnes vivant avec le VIH/SIDA