Abstract
L'Enquête par Grappes à Indicateurs Multipes (MICS) est une enquête auprès des ménages développée par l'UNICEF pour appuyer les pays dans la collecte de données nécessaires au suivi du développement humain en général, et de la situation des femmes et des enfants en particulier. MICS permet la collecte de données statistiques fiables et des indicateurs sociaux internationalement comparables. La série actuelle des MICS se focalise sur l'évaluation des outils pour les Objectifs du Millénaire pour le Développement et de nombreux engagements internationaux.
Objectifs de l'enquête:
L'enquête MICS3 a pour principaux objectifs:
· d'apporter des informations récentes pour l'évaluation de la situation des enfants et des femmes au Togo;
· de fournir les données nécessaires pour contrôler les progrès dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement, les objectifs d'un Monde digne des enfants (MDE) et d'autres objectifs fixés au plan international, comme base à une action future ;
· de contribuer à l'amélioration des systèmes de collecte et de suivi des données au Togo et de renforcer l'expertise technique en matière de conception, de mise en œuvre et d'analyse de ces systèmes.
Contenu:
Les questionnaires MICS sont constitués d'un questionnaire ménage, d'un questionnaire sur les femmes de 15-49 ans, et d'un questionnaire sur les enfants de moins de 5 ans ( à administrer à la mère ou à la personne en charge de l'enfant).
Principaux résultats :
L'enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS3-2006) du Togo est une enquête nationale sur les ménages, les femmes et les enfants. Les données collectées sont représentatives au niveau national, au niveau du milieu de résidence (urbain et rural) et au niveau des cinq régions du pays et de la ville de Lomé. Les principaux objectifs consistent à recueillir des informations récentes pour le suivi de la progression des Objectifs du millénaire pour le développement adopté en septembre 2000 et du Plan d'action d'un Monde digne des enfants, adopté en mai 2002.
MORTALITE DES ENFANTS DE MOINS DE CINQ ANS
Dans le cadre de l'enquête MICS3, les taux de mortalité infantile et infanto-juvénile sont calculés sur la base d'une technique d'estimation indirecte dénommée Méthode de Brass. Le taux de mortalité infantile (avant 1 an) s'élève à 77 pour mille, alors que la probabilité de mourir avant cinq ans est de 123 pour mille (taux de mortalité infanto-juvénile).
Les taux de mortalité infantile et infanto-juvénile sont plus élevés chez les enfants de sexe masculin (respectivement 89 pour mille et 139 pour mille) que chez les enfants de sexe féminin (65 pour mille et 105 pour mille). Les probabilités de décès des nourrissons et des enfants de moins de cinq ans sont environ deux fois plus élevées dans les zones rurales (89 pour mille et 143 pour mille) que dans les centres urbains (49 pour mille et 73 pour mille).
ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS DE MOINS DE CINQ ANS
- Statut nutritionnel
L'insuffisance pondérale qui se traduit par un poids insuffisant par rapport à l'âge, concerne environ le quart (27 %) des enfants de moins de cinq ans ; parmi ces derniers 7 % sont atteints de la forme sévère. Le retard de croissance qui se manifeste par une taille un peu plus petite par rapport à l'âge touche un peu moins du quart des enfants (24 %) alors qu'un enfant sur dix (10 %) souffre de la forme sévère. L'émaciation ou la déperdition aiguë qui se traduit par un poids de l'enfant trop faible par rapport à sa taille concerne 14 % des enfants dont 3 % présentent une forme sévère.
Par ailleurs, 3 % des enfants de moins de cinq ans sont obèses, ce qui se manifeste par une surcharge pondérale. L'insuffisance pondérale et le retard de croissance sont plus répandus chez les garçons avec des proportions respectives de 27 % et 26 % que chez les filles (26% et 22%). En revanche, les filles sont légèrement plus émaciées (15%) que les garçons (14 %).
- Allaitement au sein
L'allaitement initial qui consiste à commencer à allaiter le bébé moins d'une heure après la naissance est pratiqué par un peu plus du tiers des femmes (36 %) alors que plus des deux tiers des femmes (70 %) ont allaité leurs enfants moins d'une journée après la naissance. L'allaitement maternel exclusif n'est pas encore systématique car seulement 35 % des enfants âgés de moins de 4 mois sont exclusivement nourris au lait maternel contre 28 % chez les enfants âgés de moins de six mois.
L'introduction des aliments complémentaires solides et semi solides ou pâteux en plus de l'allaitement est assez répandue car les pourcentages des enfants qui reçoivent ces aliments passent de 35 % entre 6-9 mois à 70 % entre 12-15 mois. Toutefois le sevrage reste assez tardif car 44 % des enfants du groupe d'âges 20-23 mois sont toujours allaités au sein avec des aliments solides ou semi solides ; cette pratique est nettement plus répandue dans les zones rurales (56 %) que dans les centres urbains (26 %).
- Supplément en vitamine A
Un peu plus de sept enfants sur dix (73 %) ont reçu une capsule de supplément en vitamine A au cours des douze derniers mois : 39 % au cours des 6 derniers mois et 34 % avant les 6 derniers mois. Par ailleurs, 15 % des enfants l'ont reçue à un moment quelconques (non connu). Au total, plus de 88 % des enfants ont reçu à un moment donné une capsule de supplément en vitamine A tandis que 11 % ne l'ont jamais reçue. Concernant les femmes ayant eu une naissance au cours des deux dernières années précédant l'enquête, moins d'une mère sur deux (46 %) a reçu un supplément en vitamine A avant les huit premières semaines qui ont suivi la naissance de son nouveau-né. En outre 2 % des femmes ont déclaré qu'elles ne sont pas sûres d'en avoir reçu.
- Faible poids à la naissance
Un peu plus de quatre enfants sur dix (44 %) nés au cours des deux dernières années ont été pesés et près de 12 % de ces enfants ont un poids inférieur à 2 500 grammes.
SANTE DE L'ENFANT
- Couverture vaccinale
Environ 87 % des enfants âgés de 12 à 23 mois ont reçu un vaccin du BCG avant le 1er anniversaire alors que respectivement 63 % et 69 % ont reçu les trois doses de DTCoq et de Polio avant l'âge de 12 mois ; la couverture pour le vaccin contre la rougeole avant l'âge de 12 mois est de 58 %. Au total 49 % des enfants ont reçu toutes les huit doses des vaccins du Programme élargi de vaccination (PEV), et parmi eux, 43 % ont été complètement vaccinés avant leur premier anniversaire. Dans le même temps, 6 % des enfants n'ont reçu aucune dose de vaccin avant l'âge d'un an.
La protection contre le tétanos néonatal touche environ sept mères sur dix (71 %) et de grandes disparités existent selon les régions car les pourcentages varient de 84 % dans la Commune de Lomé à 61 % dans la région des Savanes.
- Traitement par solution de réhydratation orale
La prévalence de la diarrhée au cours des deux semaines précédant l'enquête est de 15 % chez les enfants de moins de cinq ans et la pointe se situe chez les enfants âgés de 12 à 23 mois (23 %), ce qui correspond à la période de sevrage.
Environ un enfant sur dix (10 %) qui a fait la diarrhée a reçu des liquides préparés à partir des paquets de solution de réhydratation par voie orale (SRO) alors que 2 % ont reçu des liquides de SRO pré conditionnés et 13 % des liquides recommandés faits à la maison. La grande majorité des enfants (79 %) ayant fait la diarrhée n'a reçu aucun traitement.
- Traitement antibiotique des enfants suspectés de pneumonie
Des symptômes de pneumonie sont signalés chez 6 % des enfants de moins de cinq ans au cours des deux semaines qui ont précédé l'enquête. Parmi ces enfants, 23 % ont été emmenés chez un prestataire de soins de santé appropriés dont 19 % dans une formation sanitaire publique et 6 % dans des structures privées ; un enfant malade sur quatre (26 %) a reçu un traitement antibiotique.
La respiration rapide et la respiration difficile sont identifiées respectivement par 19 % et 22 % des mères comme étant des symptômes qui nécessitent que l'enfant soit emmené immédiatement chez un prestataire de soins de santé. Dans l'ensemble, 12 % seulement des femmes ont identifié correctement à la fois ces deux signes d'alerte de la pneumonie. Par contre, la fièvre (82%) est le symptôme le plus cité par la mère pour emmener l'enfant dans un établissement sanitaire.
- Utilisation des combustibles solides
Dans l'ensemble, la majeure partie des ménages (98 %) utilise encore les combustibles solides pour faire la cuisine. Le charbon de bois (44 %) et le bois de chauffe (50 %) sont les deux combustibles les plus utilisés. La "paille/branchages/herbes" (4 %) et le gaz (1 %) constituent respectivement les troisième et quatrième combustibles les plus utilisés. Pour tous les autres types de combustibles, la proportion des ménages utilisateurs est inférieure à 1 %.
- Paludisme
Près d'un ménage sur deux (46 %) possède au moins une moustiquaire et 40 % une moustiquaire imprégnée. Par ailleurs 41 % des enfants de moins de cinq ans ont dormi sous une moustiquaire et 38 % sous une moustiquaire imprégnée. Il existe une disparité liée au sexe, marquée par une légère prédominance de l'utilisation de moustiquaires imprégnées chez les garçons (40 %) que chez les filles (37 %). Un peu moins d'un enfant sur cinq (19 %) a fait la fièvre au cours des deux semaines qui ont précédé l'enquête. En tout, 48 % des enfants fébriles ont été traités avec un antipaludéen "approprié" et 38 % ont reçu des antipaludéens dans les 24 heures qui ont suivi l'apparition des symptômes.
Un peu moins d'une femme sur cinq (18 %) qui a donné une naissance au cours des deux dernières années a eu un traitement préventif intermittent (TPI) contre le paludisme durant leur grossesse. Les médicaments les plus utilisés sont la chloroquine (59 %) et le Fansidar (23 %). Les femmes qui résident dans les centres urbains (90 %) utilisent plus un médicament contre le paludisme durant leur grossesse que celles des zones rurales (70 %).
Les sources publiques (83 %) ou privées (4 %) ont été les principaux moyens d'approvisionnement en moustiquaire traitée. Par ailleurs, 93 % des ménages ont reçu gratuitement les moustiquaires imprégnées au cours des campagnes nationales dans les structures publiques tandis que 14 % des ménages les ont obtenues auprès des sources privées. Le coût moyen d'acquisition des moustiquaires traitées par les ménages est de 2 500F CFA pour les sources publiques et de 4 000F CFA pour les sources privées.
ENVIRONNEMENT
- Eau et assainissement
Au total, 61 % de la population utilise une source d'approvisionnement améliorée en eau de boisson ; cette proportion est deux fois plus élevée dans les zones urbaines (90 %) que dans les zones rurales (43 %).
La grande majorité des ménages (90 %) n'utilise aucune méthode pour traiter l'eau de boisson ; en revanche 5 % des ménages, traitent l'eau de boisson surtout en y ajoutant de l'eau de javel ou du chlore et parfois en utilisant un filtre à eau ou en faisant bouillir l'eau avant de la boire.
Seulement 18 % des ménages disposent d'une source d'approvisionnement en eau de boisson à domicile. Pour les ménages n'ayant pas sur place leur source d'approvisionnement, le temps moyen pour aller chercher et ramener l'eau à boire est de 24 minutes. Ce temps est deux fois plus élevé dans les zones rurales (30 minutes) que dans les zones urbaines (14 minutes).
Dans la majorité des ménages, c'est une femme adulte (58 %) qui est chargée de la corvée d'eau. Les hommes adultes ne vont chercher de l'eau que dans 11 % des ménages, tandis que les proportions des filles et des garçons de moins de 15 ans qui vont chercher de l'eau représentent respectivement 6 % et 3 %.
Un peu moins du tiers des ménages (32 %) dispose d'installations sanitaires améliorées ; toutefois ce pourcentage est presque sept fois plus élevé en milieu urbain (67 %) qu'en milieu rural (10 %). Dans les centres urbains, les installations d'assainissement améliorées les plus répandues sont les fosses septiques (23 %), les latrines couvertes (18 %) et les latrines améliorées aérées (13 %). Par contre, dans les zones rurales où les installations sanitaires non améliorées sont prédominantes, ce sont les "autres types de toilettes" (77 %) qui sont les plus utilisés.
Dans l'ensemble, l'évacuation des excréments de 27 % des enfants âgés de 0 à 2 ans est faite de façon saine. Cette proportion est nettement plus élevée en milieu urbain (59 %) qu'en milieu rural (8 %).
- Conditions de l'habitat
La moitié des ménages urbains (50 %) n'a pas la sécurité de logement. Moins de 1 % de ménage vit dans des habitations considérées comme non durables; pour chacun des autres types de logements à savoir "logement en mauvais état", "logement situé dans une zone à risque" et "logement vulnérable aux accidents", moins de 1% des ménages sont concernés.
Un peu moins de trois quarts des ménages urbains (72 %) vivent dans un habitat précaire. Les principaux facteurs qui contribuent à rendre l'habitat urbain précaire sont l'absence de sécurité de logement (55 %), l'absence d'utilisation d'installations sanitaires améliorées (34 %) et la promiscuité dans le logement (19 %).
SANTE DE LA REPRODUCTION
Le taux global de prévalence contraceptive est de 17 % dont 11 % concernent les méthodes modernes et 6 % les méthodes traditionnelles (abstinence, retrait et méthode de l'aménorrhée post partum). La contraception moderne est plus pratiquée par les femmes mariées des centres urbains (14 %) que celles qui résident dans les zones rurales (9 %).
Quatre femmes en union sur dix (41 %) ont des besoins non satisfaits en matière de planification familiale ; cette proportion de femmes mariées regroupe 26 % pour l'espacement des naissances et 15 % pour la limitation des naissances.
Sur 100 naissances 84 ont fait l'objet au moins une fois de consultations prénatales dispensées par un personnel qualifié de santé. Le taux de couverture des soins prénatals est plus élevé dans le milieu urbain (96 %) que dans la zone rurale (77 %).
Pour près de neuf grossesses sur dix (89 %), les femmes enceintes qui ont accouché ont reçu des soins prénatals au moins une fois pendant la grossesse et que plus de huit femmes enceintes sur dix ont effectué au cours des consultations prénatales, des prises de poids (86 %) et des mesures de tensions artérielles (84 %). L'analyse des urines est effectuée par moins de sept femmes enceintes sur dix (68 %).
D'autre part, plus de six accouchements sur dix (63 %) au cours des deux dernières années se sont déroulés dans une formation sanitaire, alors que 62 % des mères ont bénéficié de l'assistance d'un personnel qualifié. Les accouchements assistés par un personnel qualifié de la santé sont plus fréquents à Lomé (98 %) que dans les autres régions ; ils restent faibles particulièrement dans la région des Savanes (19 %).
DEVELOPPEMENT DE L'ENFANT
Pour plus du tiers des enfants de moins de cinq ans (36 %), un adulte était impliqué dans plus de quatre activités favorisant l'apprentissage et la maturité scolaire durant les trois jours précédant l'enquête. Le nombre moyen d'activités que des adultes ont entrepris avec des enfants est de 3. Par ailleurs quatre pères sur dix (41 %) se sont engagés dans au moins une activité de promotion de l'apprentissage et de préparation aux études de leurs enfants. Le quart (26 %) des enfants vit dans des ménages où il y a au moins 3 livres pour adultes tandis que 5 % seulement des enfants âgés de 0 à 59 mois ont des livres pour enfants. La proportion des enfants âgés de 0 à 59 mois ayant trois jouets ou plus pour s'amuser à la maison se situe à 15 % alors que ceux ne disposant d'aucun jouet représentent 24 %.
Près de trois enfants sur dix (29 %) de moins de cinq ans ont été mis sous la surveillance d'autres enfants, tandis que 9 % ont été laissés seuls durant la semaine qui a précédé l'enquête.
EDUCATION
La fréquentation d'une école maternelle ou d'un jardin pour les enfants de 36 à 59 mois reste encore faible (16 %). Les disparités entre les milieux urbain (32 %) et rural (5 %) sont importantes tandis que les enfants du sexe féminin (18 %) semblent être privilégiés dans la fréquentation d'un programme préscolaire que les petits garçons (14 %).
Parmi les enfants en âge d'entrer à l'école primaire (6 ans), 52 % sont inscrits en première année du primaire et le pourcentage des enfants de sexe masculin est un peu plus élevé (55 %) que celui des filles (50 %). La majorité des enfants (79 %) en âge d'être dans l'enseignement primaire (6-11ans) est scolarisée. Il existe un écart entre le taux net de scolarisation des garçons de 6-11 ans (82 %) et celui des filles de même groupe d'âges (76 %). Dans les centres urbains, 91 % des enfants de (6-11 ans) sont scolarisés contre 74 % dans la zone rurale.
Dans l'enseignement secondaire, seulement près de quatre enfants sur dix (39 %) en âge de fréquenter le secondaire (12-18 ans) suivent les cours dans un établissement secondaire.
Sur tous les enfants qui entrent en première année, la majorité (92 %) va en définitive atteindre la cinquième année du cycle primaire. Toutefois seuls 23 % des enfants en âge d'achever le cycle primaire (11 ans) étaient en dernière année du cycle. Ce pourcentage est plus important dans les centres urbains (40 %) que dans les zones rurales (15 %). Par ailleurs, moins d'un élève sur deux (45 %) qui a achevé avec succès la dernière année de l'école primaire se trouvait en première année du secondaire l'année suivante. Ce taux de transition est un peu plus élevé chez les garçons (47 %) que chez les filles (43 %) et plus élevé dans le milieu urbain (53 %) que dans le milieu rural (40 %).
L'indice de parité des sexes (IPS) est proche de 1 au cycle primaire dans presque toutes les régions, ce qui indique qu'il n'existe presque pas d'écart entre filles et garçons âgés de 5 à 11 ans en termes de fréquentation de l'école primaire. Par contre, pour le cycle secondaire, l'IPS est de 0,7 pour l'ensemble du pays.
L'analphabétisme est encore répandu chez les femmes. Parmi celles qui sont âgées de 15 à 24 ans, 56 % seulement savent lire et écrire. La proportion des jeunes alphabètes est plus importante dans les centres urbains (67 %) que la zone rurale (42 %).
PROTECTION DE L'ENFANT
- Enregistrement de la naissance
Au niveau national, 78 % des enfants de moins de cinq ans ont été enregistrés à l'état civil ; l'enregistrement des naissances ne se fait pas nécessairement dans les délais légaux, car à l'âge de 11 mois, 70 % seulement des enfants sont enregistrés ; ce pourcentage augmente graduellement avec l'âge jusqu'à 59 mois pour atteindre 80 %. Parmi les différentes raisons du non enregistrement des naissances à l'état civil, le coût élevé (25 %), la peur de payer une amende (8 %), l'éloignement (7 %) et l'ignorance (6 %) sont plus évoqués.
- Travail des enfants
Au total, 29 % des enfants âgés de 5-14 ans ont effectué au cours de la semaine qui a précédé l'enquête des travaux rémunérés ou domestiques. Dans l'ensemble, les enfants sont plus occupés dans le ménage pour l'entreprise familiale (21 %) alors qu'en dehors du ménage, ils sont employés pour des travaux non rémunérés (7 %). Les enfants effectuant des travaux rémunérés en dehors du ménage sont peu nombreux (3 %).
- Discipline des enfants
Neuf enfants âgés de 2 à 14 ans sur dix (90 %) ont subi au moins une forme de punition psychologique ou corporelle de la part de leur mère ou d'autres membres du ménage, tandis que près du quart des enfants (24 %) a fait l'objet de corrections corporelles sévères.
- Mariage précoce et polygamie
Pour l'ensemble du pays, 5 % des femmes en union ont contracté leur premier mariage avant l'âge de 15 ans. Cette proportion est deux fois plus élevée dans les zones rurales (7 %) que dans les centres urbains (3 %). La polygamie pour sa part reste assez répandue, car plus du tiers des femmes âgées de 15 à 49 ans en union (34 %) vit dans une union polygamique. Cette pratique est plus développée dans les zones rurales (40 %) que dans les centres urbains (24 %).
Plus d'une adolescente âgée de 15 à 19 ans mariée sur cinq (22 %) et le quart (25 %) des jeunes femmes âgées de 20-24 ans en union ont un conjoint plus âgé d'au moins dix ans. Le phénomène est plus répandu dans les centres urbains où 40 % des jeunes mariées de 15-19 ans et 29 % des femmes de 20-24 ans ont épousé des maris plus âgés de 10 ans au moins alors que dans la zone rurale les pourcentages s'élèvent respectivement à 15 % et 21 %.
- Excision ou mutilation génitale féminine
La prévalence de la mutilation génitale chez les femmes de 15-49 ans est de 6 %. Le pourcentage des femmes qui ont subi une excision est plus élevé en milieu rural (7 %) qu'en milieu urbain (4 %). Parmi les femmes excisées, 86 % ont subi une ablation partielle alors que 2 % ont été victimes de la forme extrême de la mutilation génitale qui se manifeste par la couture ou la fermeture du vagin. Sur 100 femmes, 85 pensent que la pratique de l'excision doit s'arrêter, 9 estiment que cela dépend de la situation alors que 2 % croient que la pratique peut continuer.
L'excision des jeunes filles est une pratique qui tend à disparaître car la prévalence est de 1 % pour l'ensemble du pays. Parmi les filles qui ont été excisées, 11 % ont subi la forme extrême de mutilation et 82 % une ablation partielle des organes génitaux.
- Violence conjugale
Au total 53 % des femmes enquêtées approuvent qu'un mari puisse battre sa femme ou sa partenaire dans certaines conditions ; ce pourcentage est plus élevé dans la zone rurale (62 %) que dans le milieu urbain (44 %).
VIH / SIDA : COMPORTEMENT SEXUEL, ENFANTS ORPHELINS ET VULNERABLES
- Connaissance de la transmission du VIH/SIDA et utilisation du préservatif
La très grande majorité des femmes (96 %) a entendu parler de la pandémie du sida. Cependant, le pourcentage des femmes qui connaissent l'un des trois principaux moyens de prévenir la transmission du VIH/SIDA est de 92 % alors que 53 % en ont une connaissance exhaustive. Par ailleurs, six femmes sur dix (60 %) connaissent tous les trois modes de transmission du sida de la mère à l'enfant tandis que 5 % des femmes ne connaissent aucun de ces trois moyens.
Au total, près de neuf femmes sur dix (86 %) approuvent au moins une attitude discriminatoire vis-à-vis des personnes atteintes de VIH/SIDA alors que 14 % des enquêtées sont opposées à toutes les formes discriminatoires et de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/SIDA. Ces pourcentages sont deux fois plus élevés dans le milieu urbain (20 %) que dans les zones rurales (9 %).
Dans l'ensemble, quatre femmes âgées de 15-49 ans sur dix (44 %) connaissent un endroit où l'on peut faire le test de dépistage du sida tandis qu'une femme sur dix (10 %) a déjà effectué ce test. Parmi les femmes qui ont effectivement effectué le test, neuf sur dix (92 %) ont eu les résultats. En outre, presque une femme sur deux (49 %) qui avait donné naissance au cours des deux dernières années a bénéficié des informations ou conseils sur la prévention du VIH/SIDA lors des consultations prénatales mais seulement 8 % ont effectué le test de dépistage pour connaître leur situation sérologique.
- Comportement sexuel lié à la transmission du VIH/SIDA
Le pourcentage des filles adolescentes âgées de 15-19 ans qui ont eu leur premier rapport sexuel avant l'âge de 15 ans est de 12 %. Ce pourcentage est deux fois plus élevé dans les zones rurales (18 %) que dans les zones urbaines (8 %). Chez les femmes mariées âgées de 20-24 ans, 54 % ont eu leur premier rapport sexuel avant l'âge de 18 ans. Ces pratiques sont plus répandues chez les jeunes femmes des zones rurales (64 %) que chez celles du milieu urbain (46 %).
La plupart des jeunes femmes de 15-24 ans (72 %) sont sexuellement actives dont 62 % ont eu des rapports sexuels au cours des douze derniers mois. Une proportion non négligeable (3 %) de ces femmes ont des comportements à hauts risques, parce qu'elles ont eu des rapports sexuels avec plusieurs partenaires tandis que près d'une jeune femme sur deux (48 %) a eu une sexualité extraconjugale. Parmi ces dernières, une sur deux (50 %) a déclaré avoir eu des rapports protégés.
- Orphelins et enfants vulnérables
Le ratio taux de fréquentation scolaire des enfants orphelins et vulnérables par rapport au taux de fréquentation des enfants ni orphelins ni vulnérables est égal à 1, ce qui signifie qu'il n'y a pas de différence apparente entre les deux groupes d'enfants dans la fréquentation scolaire.
La très grande majorité des enfants orphelins et vulnérables du sida (94%) ne reçoit aucun soutien de la part du gouvernement et des organisations communautaires. Seuls 6 % de ces enfants ont reçu au moins un des quatre types de soutien au cours des douze derniers mois tandis qu'une proportion très infime (0,2%) a reçu tous les quatre types de soutien (médical, émotionnel ou psychosocial, social ou matériel et scolaire).
Globalement, les enfants orphelins et vulnérables présentent une prévalence de malnutrition un peu plus importante que les enfants qui vivent avec leurs parents biologiques. Toutefois, les trois indices de l'état nutritionnel sont moins élevés chez les enfants orphelins que chez les enfants vulnérables.
Le pourcentage des adolescentes âgées de 15 à 17 ans qui ont eu des rapports sexuels avant l'âge de15 ans est moins élevé chez les jeunes orphelines et vulnérables (10%) que chez les adolescentes n'étant ni orphelines et ni vulnérables (15%). Le ratio pourcentage des adolescentes orphelines et vulnérables sur le pourcentage de jeunes filles âgées de 15 à 17 ans non orphelines ou non vulnérables est de 0.7, ce qui indique que les jeunes filles en situation difficile, à la différence de ce qui se passe dans beaucoup de pays, courent moins de 30 % de risques de contracter leurs premiers rapports sexuels avant l'âge de 15 ans.